Histoire de la Vanille

Histoire de la Vanille

Découverte de la Vanille


Fernando Cortez arriva le 22 Avril 1519 au large des côtes de Veracruz. Son escadron compte environ 600 hommes.
Arrivé à terre, il se dirige vers la cité de Tenochtitlan où siège le roi Moctezuma.
Quand Moctezuma voit Cortez, il s'imagine que celui-ci n'est autre que le roi prêtre, Quetzalcoatl.

Si Moctezuma et son calendrier lunaire n'avaient pas eu ce doute, les Espagnols auraient été rapidement évincés par les guerriers Totonaques.

Les aztèques et la vanille
En guise de bienvenue, on lui prépare un breuvage du nom de Tchocolatl, un chocolat vanille.


Les Espagnols sont tout de suite séduits par le Cacao des Aztèques et surtout, ces gousses exceptionnelles avec ce parfum extraordinaire : La Vanille.

Charles Quint aura le privilège d'être le premier roi en Europe a déguster cette boisson à base de vanille.

On s'intéresse tout de suite à ce nouveau parfum, cette aromatique, et dès le début du 17ème siècle, on retrouve la vanille dans la cuisine des cours Européennes.

Les Totonaques s'étaient bien gardé d'expliquer le secret de la vanille.

Les botanistes européens ne comprenaient pas pourquoi cette orchidée ne donnait pas de fruits sur les terres d'Outre Mer de France.

Pendant plus de deux siècles après sa découverte par Cortez, le Mexique garda le monopole de la production de Vanille.

Vanillier en Outre Mer et Implantation de boutures à la Réunion


Dans les années 1700, la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane ont déjà des vanilliers répertoriés sur leur sol.
Des espèces type vanilla pompona ou des dérivés de vanilla fragrans étaient déjà présentes avant l'implantation en nombre par les colons et botanistes du royaume de France.
Dans la région des tribus Wayampis, en Guyane, de nombreuses espèces de vanille parfumées étaient utilisées pour faire des colliers.

Avec l'aide du Gouverneur de Cayenne, Pierre Henri Philibert, originaire de l'île de la Réunion, officier de la marine et capitaine de vaisseau, ramène sur son île de nombreuses espèces de vanille.
Ces boutures son issues de plantation de Guyane mais aussi de nombreux pays où il a fait escale avec ses marins.
Lors d'un second voyage, il ramena aussi des plants des Philippines, plus précisément de la région de Calabarzon.

David de Floris, ramena à bord de son navire des boutures des serres du responsable du Jardin du roi.
Il devint producteur de vanille à son retour et dévoua sa vie à cette épice. Grâce à lui, la préparation de la vanille fut nettement améliorée.
Aujourd'hui sa famille continue ce savoir-faire sur l'île de la Réunion.

Première fécondation de la Vanille

Si l'abeille Mélipone féconde la vanille au Mexique, elle n'est pas présente sur l'île Bourbon.
Le colibri, (également appelé "oiseau mouche") peut parfois aider à la fécondation de certaines gousses.

C'est Edmond Albius, à 12 ans, qui à la Réunion découvrit en 1841 le procédé pour féconder une fleur de vanille.
Le patronyme Albius lui a été donné à l'abolition de l'esclavage, en référence à la couleur blanche de la fleur (Alba en latin).

Grâce à sa technique de pollinisation le développement de la vanille a pu se mettre en place sur l'île de la Réunion.

Pour mener à bien la fécondation, seule la technique manuelle est une garantie.

Chaque fleur de vanille donne naissance à une gousse qu'il faudra laisser 8 à 10 mois selon les espèces sur le vanillier.

Aujourd'hui, la technique découverte par Edmond Albius reste la technique de référence pour féconder chaque fleurs de vanille à travers le monde.

Fécondation 'une fleur de vanille

Madagascar et la Réunion - Développement de la Vanille Bourbon


Le développement de la vanille fut d'autant plus important, une fois qu'Ernest Loupy, producteur de vanille à la Réunion, inventa la technique de l'échaudage.

Cette technique consiste à mettre les vanilles vertes en pleine maturité dans un bain d'eau chaude entre 65 et 70°C pendant 3 minutes.

Le but est d'arrêter le développement enzymatique de la gousse et ainsi de "tuer" la gousse (jargon de producteurs).

S'ensuit un étuvage dans des caisses, roulé dans des toiles de jutes afin que les gousses puissent garder la chaleur et perdre un maximum d'eau.

Après cette étape, une alternance sur des jutes au soleil et des claies à l'ombre permettront à nos gousses de vanille de développer leur intensité aromatique.


Madagascar et la Réunion bénéficient de sols riches et de température idéale pour la culture de la vanille.

On trouve à la Réunion, différents sols volcaniques qui sont très riches en nutriments pour le bon développement des vanilliers.
Les régions les plus connues pour la culture de la vanille à la Réunion sont celles de Saint Philippe et Sainte Suzanne.


C'est à partir de 1870, que les premières boutures et techniques d'affinage sont arrivées et ont été enseignées à Madagascar.
Le Nord-Est de l'île, la SAVA (Sambava-Andapa-Vohémar-Anatalaha) est la région par excellence de la vanille.
Les sols riches en matières organiques et les températures chaudes et humides sont idéales pour son bon développement.

Egalement, les rendements des vanilles issues d'Andapa (région de Ankaibé) sont meilleurs que sur les autres zones.
Cette région encaissée, à quelques heures de route de Sambava, produit des gousses de vanille exceptionnelles et des productions à l'hectare plus avantageuses.


De nos jours, 80% de la vanille produite dans le monde est de la Vanille Bourbon de Madagascar.